à Mûr de Bretagne - Côtes d'Armor - Centre Bretagne - France
Nous regrettons souvent qu'aujourd'hui
les histoires les plus fières, les épopées les plus fameuses
soient
désertées de ces enliminures qui soufflaient un temps héroïque de la
création.
La peinture de Régine Quidu
pourrait répondre à cet appel du
temps qui s'écrie son mal de légendes
Chacune de ces toiles invite à
faire revivre l'épopée au plus près de nous comme cet astre perdu
Elle peint un horizon du vouloir ou de la pensée de ce siècle
en
suggérant une plasticité de lecture que le bien dire ne suffirait à
montrer.
Patiemment, elle attend ton regard, elle est confiante en ton
histoire, tes valeurs,
ta soifs d'espaces à recueillir, parce qu'ils
rappellent à l'étonnement,
réveillent tes désirs engourdis, esquissent
des trajets vitaux.
En siamoises félines, matière et vie fusionnent
sous l'ivresse d'un tracé
dont la clarté souligne le naturel étrange et
évident
Un monde indistinct parvient à orchestrer des formes aux
substances les plus étrangères,
comme pour rappeler que de la chose à
l'être il y a une même appartenance.
Entre les vivants il en va de même
et comme dans sa vie, Régine poursuit de son art cette occultation
presqu'invisible.
Ses dessins sont autant de fenêtres sur la tentation
du monde,
celle de l'autre et du simple désir de soi au creux d'un même
univers,
pourvu qu'on ose d'autres regards...
La peinture de Régine
Quidu n'est que sens
à fleur de
peau!
Sensualité primaire, primordiale, essentielle.
L'insoutenable souffrance y est bouillon de vie en sursis.
L'érotisme y chavire dans une mer de feu puissament suggérée.
La peinture de Régine Quidu est profane, elle est incarnée, elle
interroge les sens et l'esprit.
Exploratrice d'une peinture de vitrail où
s'entrelacent corps
aériens et couleurs diffuses,
Régine Quidu retrouve le mythe de l'androgynie primordiale comme quête
de perfection absolue.
L'union y est suggérée et l'érotisme se lit derrière la tendresse avec
parfois la violence
et la douleur pour rappeler tout le cauchemard que l'art apprivoise:
celui des séparations, des communions difficiles, de l'étreinte au delà
des mots.
La religiosité des formes apaise la souffrance des visages, et la
lumière,
comme émanant des tableaux, nous invite à les transpercer du regard.